Châtenois est situé sur la route des vins, sur les conteforts vosgiens, au pied du Hahnenberg (530 m).
La localité est aussi située au centre de l’Alsace, au débouché des deux vallées de Villé et du val de Lièpvre, à 3 km de Sélestat, 45 km de Strasbourg et à 18 km de Colmar.
La superficie du territoire communal avoisine 1457 hectares. Le ban communal est bordé au sud par Kintzheim, à l’est par Sélestat, au nord par Saint-Pierre-Bois, au Nord-ouest par Neubois, au nord-est par Scherwiller et à l’ouest par La Vancelle et Lièpvre.
Châtenois est entouré de vignobles, qui furent longtemps sa seule richesse.
En raison de la proximité de Sélestat et surtout de sa situation au débouché de la vallée de Ste Marie-aux-Mines, une grande voie de passage, Châtenois fut mêlé à de grands événements de l’histoire.
Au Moyen-Age, l’ancien Castinetum romain devenu Kestenholtz est une place importante étant donné sa situation stratégique ; la cité possède au XII è siècle une noblesse locale (Jean de Kestenholtz, Frédéric de Castaneto ...) un château, détruit lors de la guerre de Trente Ans ; au début du XIV è siècle elle s’entoure de remparts. D’abord possession de l’évêque de Strasbourg au XIII è siècle, elle est vendue en 1410 au Grand Prévôt du Grand Chapitre qui la conserve jusqu’à la Révolution et en fait le siège administratif de ses terres dans la région. La ville est pillée par les Armagnacs en 1445 mais épargnée par Charles le Téméraire malgré une vive résistance.
Aux XVI et XVIIè siècle, la Réforme et ses suites concernent particulièrement Châtenois Ville aisée, catholique de par son appartenance au Grand Chapitre, elle ne participe pas à la Guerre des paysans (1524-1526) vaste soulèvement populaire de l’Alsace et de l’Allemagne de Sud, mais l’un des évènements les plus sanglants se déroule sur son territoire. Le 20 mai 1525, le duc de Lorraine, il y eut 5000 à 6000 morts en quelques heures, qu’enterrèrent les habitants de Sélestat et de Châtenois.
Lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648) la ville est prise par les Suédois le 13 Novembre 1632 après une vaine résistance et sert de base pour le siège de Sélestat qui tombe un mois plus tard. Au terme de conflit, Châtenois a perdu 80% de sa population, 70% de ses maisons et son château ! Après le traité de Westphalie (1648), l’Alsace fait partie du royaume de France. Louis XIV prend, à Châtenois, son premier repas alsacien (il conserve un bon souvenir puisqu’il y revient souper en 1681 lors de son deuxième voyage). Turenne y établit son camp en 1675. Le Grand Conde qui lui succède décide de fortifier Sélestat : un canal est creusé entre Châtenois et la ville pour le transport du granite du Hahnenberg (actuelle N.59)
Au XVIII et XIX è siècle, une période nouvelle, moins agitée, commence. Profitant du développement de la vallée de Ste Marie-aux-Mines, la ville s’industrialise. En 1773, elle possède 11 moulins (Sélestat 8) dont un tiers à usage industriel (textile, bois, papier).
Aux XIX è siècle, le textile l’emporte avec 5 tissages, succursales de Ste Marie-aux-Mines, mais la commune dispose aussi de 3 brasserie, d’huileries et d’usines à papier. D’autre part, les bains, connus dès le Moyen-Age, deviennent célèbres après 1875 ; un hôtel à 4 étages est construit que fréquente une clientèle surtout française.
Cependant l’affaire périclite dès 1899, un incendie détruit l’essentiel des installations en 1904 ; il n’en reste qu’une fontaine (Badbronn). Ce développement s’est accompagné du quadruplage de la population et la densification de l’espace bâti qui en résulta explique le caractère catastrophique de deux incendies en 1879 et 1911 : le premier se traduisit par la destruction de 120 maisons, 90 granges, 110 écuries et ... une campagne de solidarité orchestrée par la presse parisienne !
Le XXè siècle voit le renforcement de la vocation industrielle de Châtenois, une heureuse reconversion de ses industries et le développement de son secteur tertiaire en rapport avec sa situation de carrefour.